Un homme, un soldat, est fait de muscles, d'intelligence mais il est surtout fait de cœur... et vous aujourd'hui votre cœur est triste et c'est normal.
Quel que soit votre âge, vous avez en venant ici un jour de septembre, vous avez tout donné à votre pays. Vous avez tout donné à l'armée de terre. Vous avez tout donné à votre drapeau.. Et maintenant ce drapeau que vous avez vu partir avec peut être, et c'est normal, quelques larmes au coin des yeux, ce drapeau il est maintenant avec d'autres, là où dorment les héros de la France.
Vous les Issoiriens et je peux en témoigner vous avez su allier la technologie et le cœur, l'intelligence et l'adaptation. Et en vous parlant, je pense à un issoirien il y a quelques années, pas très longtemps, qui, entouré de serbes qui braquaient son équipe avec des canons de 20 et des Kalachnikov a continué, avec sans doute le cœur qui palpitait, a continué à dépanner, car sa mission était de dépanner.
C'est ça l'esprit issoirien
C'est non seulement d'être un sous-officier, un cadre de l'armée de terre, mais c'est quelqu'un qui a parfaitement compris ce qu'étaient l'exemple et la rigueur. Et aujourd'hui votre cœur se serre, votre cœur se serre parce que vous vous dite, cette école cette merveilleuse école à laquelle j'ai donné ma jeunesse, à laquelle les cadres instructeurs et militaires ont eux aussi tout donné , cette école n'existe plus. C'est vrai. C'est le rôle d'un soldat d'un chef comme je suis, c'est d'exécuter les ordres et moi aussi j'ai le cœur serré, j'ai le cœur serré parce que je sais la potentialité que ça représentait, que vous représentiez. Et je sais aussi l'histoire que vous avez écrite.
Il y a 35 ans les pages étaient blanches, et vous, vous avez su les écrire avec votre cœur, avec votre sueur et certains avec leur sang. Sachez que le chemin de l'exemplarité et de la rigueur vous nous l'avez tracé et nous chefs militaires responsables de l'application des décisions , responsables de la construction de l'outil militaire, responsables de la pérennité de notre France nous savons retenir vos leçons.
Et je le dis sans flagornerie, s'il y a un corps qui en quelques années avait réussi non seulement à trouver sa place , mais à guider les choix, les inclinations, les orientations, sachant montrer que la technologie pouvait s'allier avec l'intelligence, c'était vous les Issoiriens.
Que votre cœur soit serré, c'est normal , tous ici nous avons le cœur serré. Mais un soldat c'est quelqu'un qui se tient debout. C'est quelqu'un à qui le relais est transmis et qui doit le retransmettre aux plus jeunes. Les plus jeunes qui sont passés devant vous tout à l'heure, vous les avez salués. Ce sont vos frères d'armes. Ce sont maintenant des soldats et de futurs chefs. C'est à eux d'écrire leur histoire , mais en les regardant les yeux dans les yeux vous leur avez dit: Soit comme moi, soit comme moi un chef exigeant, soit comme moi un chef aimant ses hommes. Je sais combien vous les sous officiers d'Issoire vous avez su être attentif aux plus faibles et aux plus petits. Car vous savez que la victoire est celle du plus faible et du plus petit. Vous avez su rester debout. Maintenant vous avez non seulement à vivre de souvenirs mais à vivre d'espérance.
Tant qu'il y aura une France avec les trois couleurs que nous avons regardées tout à l'heure avec des yeux embués, il y aura des soldats, il y aura des chefs, il y aura des hommes qui feront tout pour que leur pays soit un pays debout et solidaire.
Pour conclure je voudrais vous dire que vous pouvez être fier d'être issoirien , une école est aujourd'hui dissoute, votre esprit existe toujours.
N'hésitez pas à nous dire, vous les sous officiers, à nous dire en nous regardant, nous les chefs, "je suis un issoirien" et je peux vous dire que nous saurons ce que cela veut dire. Merci
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